C’est l’édifice qui ouvre sur l’Autre Scène: le non-encore-nommé.
Les figures semblent absentes de ces oeuvres sur papier. Absentes de ces portes, tout entières pourtant dans leurs surgissements. Abstraction / Figuration.
La figure, comme échappée de ces oeuvres, revient d’exil: elle se tient là dans les à-plats, dans les ombres, comme soustraite aux dictatures, aux polices des désirs, à l’impossibilité du nom. Elle se tient là, dans la couleur, vive, multiple, portraits/apparitions dans le courant d’air. Parce que les portes claquent, comme une succession de gestes, une danse qui contient/comprend la figure; portes ou radiographies inapparentes, un film, presque. De cette mécanique scénique naît l’in-connu, son inouïe violence.
Esprit de l’air, la porte claque.
À les lire, le devenir-humain de ces portes, leur devenir-personnage n’est pas douteux: elles montrent des figures qui se composent, elles les préservent d’une clarté trop grande, elles préparent leur force. Dans l’assourdissement des strates, la magie travaille : Prospero* vient d’évoquer Ariel*. Silence, on tourne.
Ces portes s’ouvrent/se ferment sur la ligne de mer. Atlantic Cinema (Door One, two, three). Sur la ligne de mer intérieure, acte de navigation au péril de soi. On n’arrive nulle part, il faut aller. Le bleu et les gris, les ocres des impressions premières, des climats inauguraux. Scènes primitives du brun, du rouge à la verticale de la mémoire, matrice souterraine et déracinement (Door six fourteen), énergie animale de l’intime rupestre (Door four), affrontement tellurique des dimensions (Door nine). Le lieu d’où l’on est/naît.
Tempétueuses, les portes sont le lieu de l’intrigue, du rebondissement de l’action, et son acmé.
diptyque organique de la mère et de l’enfant, en gloire dans le rouge vêtement de la parade/du lien traversées de lignes de faille l’afflux du sang qui ne se tait pas (Door twelve)
sous le vibrato des capillaires l’ancestrale figure de l’homme au chapeau Inside/Sous la peau/l’Histoire dans la peau (Door thirteen). Ne pas connaître ses souvenirs.
Doors Inside ou la révélation photographique, ob/scène. La pensée au risque des territoires non sus d’avance.Il s’agit là de fixer le cadre de l’émergence possible de la figure, d’arpenter la brûlure captive dans la dense richesse de la palette, de dire la douleur comme événement.
Dedans/Dehors
C’est du Dehors que la porte fait signe.
Si elles font entendre en sourdine le fracas de leurs mondes, elles affirment la vitale différenciation cette part d’ignorance qui touche au devenir. Cette série de portes fonde le re/co/naissance.
Des portes en leur succession, le souffle non contenu (Door sixteen), tourbillon polychrome du temps reconnu, des portes qui extra/vaguent.
Leur Devenir-Personnage
Doors Inside danse déjà.